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22 novembre 2009

Le médicalisme

Le médicalisme est cette idéologie qui tend à déguiser tout et n’importe quoi soit en maladie, soit en médicament.

Lorsque les psychiatres parlent de la nécessité de « soigner » une « dépression réactionnelle », ils font du médicalisme, puisqu’ils considère que le chagrin ressenti lorsqu’on perd quelqu’un qu’on aime est pathologique, maladif : l’indifférence est leur norme. Lorsque les psychiatres et les officiels présentent la tristesse (émotion naturelle faisant parti intégrante de la nature humaine) comme « une vraie maladie », ils font aussi du médicalisme. Et lorsqu’ils baptisent des séances d’électrochocs qui grillent le cerveau « thérapie », et des drogues particulièrement dangereuses « médicaments », ils en font encore.

Le médicalisme règne en Occident, et chaque jour son pouvoir se renforce.

Petit à petit, il transforme le monde en un vaste hôpital où l’on ne rencontre plus que des malades d’une part, et des docteurs toujours prêts à dégainer leurs traitements de l’autre.

Les enfants remuants et indisciplinés ne sont plus des enfants remuants et indisciplinés, mais des petits patients souffrant d’un Trouble de Déficit de l’Attention ou d’Hyperactivité. Les femmes âgées (ou si vous préférez mûres) qui ont cessé d’être fertiles ne sont plus des femmes qui ont cessé d’être fertiles mais des patientes souffrant d’une maladie du déficit ostrogénique. La vieillesse, la colère, la timidité, l’anxiété, le mauvais caractère, le deuil, la calvitie… Petit à petit n’importe quel problème ou défaut se retrouve morbiformé, c’est-à-dire modelé en forme de maladie.

Que le médicalisme soit mauvais pour le moral, c’est une évidence.

Se croire malade quand on ne l’est pas ne peut qu’enfoncer dans une impasse : on se « soigne » et on ne guérit pas (puisqu’on n’a jamais été malade), on remet sa vie entre des mains de spécialistes au lieu de la vivre au mieux de ses capacités, et ainsi on perd peu à peu sa lucidité et son autonomie, devenant pareil à ces gamins qui demandent à la maîtresse s’ils doivent tracer une marge de trois carreaux ou de quatre.

1 commentaire:

  1. Article et pensée interressante comme d'habitude, il est vrai qu'il y'a surmédicalisation d'énormément de choses et problèmes. Au détriment de la nature humaine. Et puis ça permet d'excuser beaucoup de choses, de réduire le rôle du social, de la société, de l'impact qu'elle à sur nous. Par le stress qu'elle cause.
    On revoit tout dans une perspective hégellienne au malade. Même l'alimentation devient hyper médicalisé.

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