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14 octobre 2009

L'idéalisme, le malheur et son contraire

En réponse à un avis...

La plupart des mots sont polysémiques. C'est le cas "d'idéalisme", qu'on peut définir de mille et une manières, dont certaines sont contradictoires.

Il y a l'idéalisme projectif, extérieur : on attend de la vie et des autres la perfection. On attend d'eux qu'ils transcendent la condition humaine. On attend d'eux qu'ils n'aient aucun de nos défauts. Et en général, cet idéalisme extérieur se double d'un idéalisme intérieur : on s'imagine parfait. On se croit plus sage, plus tolérant, plus courageux, plus généreux... qu'on est en réalité.

En ce sens-là, l'idéalisme est - bien sûr - une source de souffrances.

Parce qu'il bloque la route du développement personnel : comment améliorer ce qui est déjà parfait ? Quand on se croit au top, on ne fait aucun effort pour monter.

Parce qu'il est à l'origine d'innombrables déceptions : "il ou elle ne devrait pas se comporter ainsi... il ou elle devrait comprendre que..." etc. Bref : on s'indigne que la vie et les autres ne soient pas conformes à l'idéal préétabli qu'on a dans la tête. Mais bien sûr, les choses sont telles qu'elles doivent être - et pas autrement. C'est nous qui avons tort de les comparer à une fiction qui n'existe qu'en théorie. La pratique et les faits auront toujours un avantage incompressible sur cette fiction : ils sont vrais.

L'idéalisme en un autre sens est un état d'esprit opposé au matérialisme.

Pour les matérialistes, seule la matière est réelle. Ce qui se voit, ce qui se touche... ce qui se compte. Le matérialisme au sens philosophique conduit naturellement au matérialisme au sens ordinaire : l'amour de l'argent.

Pour les idéalistes, les idées sont tout aussi réelles que la matière. Les idées, les principes - tout ce qui est invisible. Pour un idéaliste, il est plus important de respecter certains principes que de ramasser beaucoup d'argent ou de jouir de la vie (même si ce n'est pas incompatible).

être idéaliste au bon sens du terme, c'est faire passer sa conception de ce qui est bien, juste, vrai, etc., avant son confort. C'est être prêt dans certaines circonstances - quand il faut choisir entre les deux - à sacrifier le second à la première.

Même si on pourrait certainement multiplier les catégories, distinguons deux types de bonheur :

- le bonheur-plaisir (ou bonheur hédoniste, ou bonheur animal), qui ne repose que sur des sensations, des plaisirs de la peau, des yeux, des oreilles ;

- le bonheur-honneur ou bonheur idéaliste, qui consiste à avoir la conscience tranquille, à dormir sur ses deux oreilles, à sentir qu'on fait ce qu'on doit faire - et qu'on ne fait pas ce qu'on ne doit surtout pas faire.

Ces deux bonheurs-là ne sont pas incompatibles, mais lorsqu'on est à la poursuite active du bonheur-plaisir, on a généralement renoncé au bonheur-honneur.

2 commentaires:

  1. Bonjour Lucia je suis le jeune homme qui avait posté des liens contre le jeune, je suis quant même assez d'accord avec toi, mais les idées elles sont matériels dans un sens ;) puisque étant dans le cerveau chimique et électrique
    Je te recommande la lecture de Christophe André, ainsi que des petits cahier que fait les éditions jouvence.
    Des études ont étaient faites sur les grands gagnants du loto, or un an aprés ils n'étaient pas plus heureux.
    Ni l'argent ni le matériel ne fond le bonheur, du moins quant on à un toit et suffisament à manger et de quoi se vêtir.
    J'ai vu des gens qui refusaient de s'écouter, les même qui haissaient le silence, la solitude, et la sérennité.

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  2. "Ces deux bonheurs-là ne sont pas incompatibles, mais lorsqu'on est à la poursuite active du bonheur-plaisir, on a généralement renoncé au bonheur-honneur."

    Quant on est à la poursuite... Tout est dit. Si on atteint le bonheur, le vrai, celui qui allie les deux que tu cites, on n'est plus à la poursuite.

    Le plaisir, au sens hédoniste du terme a également une fonction, ou une utilité, comme tout le reste.

    Tout est question d'équilibre. Tout au sens littéral.

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