Cela fait longtemps que l’on avance, ou plutôt que l’on erre, parmi ces ronces qui nous déchirent, et plus ça va, plus le sentier est détestable. Est-ce vraiment un chemin, d’ailleurs ? Le discours obstinément optimiste que nous tient notre guide est-il vrai ?...
Il dit : « Mais bien sûr, que c’est un chemin ! Le bon chemin ! C’est long mais libérateur ; toute cette souffrance peut prendre une vie à être ressentie. C’est un processus de guérison naturel, rien à voir avec tous les machins artificiels… Tu avais bloqué cette souffrance, il est temps maintenant de la ressentir. »
Mais si vraiment, on avance sur le bon chemin, pourquoi toutes ces ronces ? Pourquoi ce qui avait commencé comme une belle route n’est plus qu’une piste indistincte entre des arbres noirs, aux troncs rongés par la mousse ? Il semble que personne ne soit venu ici depuis bien longtemps.
Nous sommes nous trompés de route ?
Mais où, mais quand ?...
Il y a certainement eu un moment, un moment bien précis même si nous l’avons oublié, où nous nous sommes retrouvés face à un embranchement, et où nous avons pris à gauche alors que nous aurions du prendre à droite, ou le contraire.
Mais maintenant il est trop tard, et nous devons faire confiance à notre guide, confiance aveugle – car il n’y a personne d’autre pour nous guider. Et nous continuons à avancer et à errer parmi les ronces, la mort dans l’âme…
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