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23 mai 2008

Le suicide en tant qu'assassinat

Si le suicide peut être, dans certaines circonstances et peut-être même dans toutes, un assassinat, c'est que cette mort a bien été voulu par quelqu'un d'autre.

Quelqu'un d'autre, ou quelques autres. Difficile à dire.

Vous dites : "non... c'est MOI qui veux me tuer. C'est MOI qui veux en finir."

Oui - d'accord. Mais pourquoi ?

C'est derrière ce "pourquoi" qu'il peut y avoir quelqu'un d'autre - quelques autres. Pas forcément des gens qui vous en veulent personnellement, mais peut-être des gens qui, pour des raisons très égoïstes, ne veulent pas que vous ayez accès aux informations qui vous permettraient d'envisager la vie sous un nouveau jour, et de garder ou de reprendre espoir.

Oui, je sais, ça paraît très abstrait dit comme ça. Mais peut-être que ça ne l'est pas tant que ça ; peut-être qu'il y a bien, dans l'ombre qui entoure un geste autodestructeur, des volontés perverses qui encouragent à la destruction de soi.

Pousser au suicide - ça paraît vraiment diabolique, et vraiment compliqué, mais peut-être que ce n'est pas si compliqué que ça... quand on sait comment s'y prendre.

Il faut bien sûr un motif ; mais les motifs ne manquent jamais.

La dépression écrase comme dans un étau ; mais en vérité, la "dépression" n'est que la somme des idées dépressives. Reformulons donc : les idées dépressives écrasent comme dans un étau. Mais en vérité, les "idées dépressives" ne sont que des idées fausses.

"Comment ça, idées fausses ?!... C'est ma lucidité qui me fait souffrir... y a que les imbéciles pour être heureux."

Faux !

Oui, c'est vrai, certains joyeux imbéciles ne se posent aucune question existentielle - mais ça ne prouve rien de positif sur votre mélancolie.

Qu'ils soient heureux de ne penser à rien ne signifie pas, automatiquement, que vous soyez malheureux de comprendre tout.

Comprendre (vraiment comprendre, et pas "croire qu'on comprend") est un plaisir raffiné. L'équivalent du caviar ou du foie gras - moi en fait je préfère les moules et les crevettes - à la vie intellectuelle. Si vraiment vous compreniez, vous ne seriez pas désespéré. Vous seriez content, très content, heureux, très heureux, de comprendre. Et même si ce que vous compreniez était, par bien des côtés, attristant, vous ne seriez pas triste, parce que vous jouiriez du plaisir délicat de comprendre, d'englober dans votre esprit tout un monde, de saisir par la pensée ce qui excède de si loin vos capacités physiques.

Si vous souffrez, c'est qu'à l'origine de votre souffrance, il y a des idées fausses.

Qui vous les a mis dans le crâne ?...
Non, inutile de prétendre que vous les avez inventées, brevetées, et qu'elles vous appartiennent en propre - c'est faux.
Vos idées, comme les miennes, comme celles de tout être humain sur cette terre, viennent d'ailleurs.

On vous les a données - même si vous avez d'abord fait des efforts pour les chercher vous-même.

Et si les personnes qui ont données aux personnes qui vous ont données les idées qui sont maintenant les vôtres avaient délibérément menties ?...

Hypothèse, simple hypothèse.

Plausible ou pas ?

On a trop tendance à expliquer par le hasard, par la chance ou par la malchance, ce qui a des causes bien précises, des causes humaines. Je ne parle pas des tremblements de terre - je parle de ce que font les gens.

Fumer.
Boire trop.
Conduire à 200 km/heure.
Se droguer.
Se suicider.

Un faisceau CONVERGENT de causes ont permis, encouragé, suscité, entretenu ces comportements aberrants.

Et il est trop facile de blâmer "pas de chance", fantôme élusif que personne n'a jamais vu, que de blâmer... qui ?

Voulez-vous mourir sans comprendre, ou voulez-vous comprendre avant de mourir ?

La vie est plus passionnante que le Da Vinci Code - à condition d'en chercher les clefs.

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