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13 avril 2009

VOUS AVEZ UN ENNEMI A L’INTERIEUR

Même si vous avez envie de croire que vous êtes intelligent, plus intelligent que vous ne l’avez cru jusqu’à aujourd’hui, il y a probablement une petite voix qui vous en empêche.
Une petite voix aigrelette qui vous dit : « Si tu es si intelligent que ça, comment se fait-il que tu rates tout ce que tu entreprends ?... T’es qu’un raté, t’es qu’un nul, et tu le sais. Ne crois pas à tous ces bobards. Ne te laisse pas aller à avoir de l’espoir, à imaginer que tu vaux quelque chose. Tu ne vaux rien ! » Ou peut-être que la voix s’exprime à la première personne : « Si je suis si intelligent que ça, comment se fait-il que je rate tout ce que j’entreprends ?... » Dans ce cas, vous vous avez juste l’impression de réfléchir. Mais en fait, c’est toujours la voix qui vous sert son baratin malsain.
Tout d’abord, identifions cette voix malveillante.
Ce n’est pas celle de votre surmoi. Ce n’est pas celle de votre conscience. Ce n’est pas non plus celle de votre mère ou de votre père (même si elle ressemble peut-être à la leur). A qui appartient-elle donc ?...
A l’ennemi intérieur.
Une être invisible qui vous chuchote sans relâche au creux de l’oreille de mauvaises idées, de mauvais conseils et fait tout pour casser votre confiance en vous-mêmes. Cet ennemi n’est pas à prendre à la légère : il est vraiment, au sens le plus fort terme, votre ennemi. Il veut votre perte, toute votre perte, et ne veut rien d’autre que votre perte.
Si vous n’êtes pas totalement réfractaire à l’idée du suicide, il essaiera de vous convaincre de passer à l’acte.
Peu importe si l’ennemi intérieur soit un être réel ou un juste une matérialisation de nos mauvais penchants et de nos tendances destructrices et autodestructrices : dans les deux cas, l’ennemi intérieur est là, et s’emploie à nous pourrir, souiller et briser l’existence. Car vous n’êtes pas le seul ou la seule à être doté d’un compagnon de ce genre. Chaque être humain sur cette planète en a un.
Certains thérapeutes et psychologues prétendent que nous devons apprivoiser notre ennemi intérieur (eux l’appellent « l’ombre »). Nous devrions l’apprivoiser, le recycler, l’intégrer, le réintégrer... bref il serait bon de se réconcilier avec lui. Mais l’ennemi intérieur est un ennemi, et le restera. La seule manière dont la chèvre de Monsieur Seguin puisse se réconcilier avec le loup, c’est en le laissant la dévorer : le Mal reste le Mal, même quand on l’aime. L’ennemi intérieur ne lâche jamais le morceau. Personne ne peut l’apprivoiser.
Les psychologues qui s’imaginent qu’on peut vivre en paix avec l’ennemi intérieur se font des illusions sur lui parce qu’ils ont cru à ses beaux discours. Dans la guerre qu’il nous livre, l’ennemi considère que tous les coups sont permis. Mentir ne lui pose aucun problème. Pour vous convaincre de le suivre, il se fera tour à tour agressif et doux, amical - votre meilleur ami… Peu lui importe son masque, tant que celui-ci lui permet de vous convaincre de l’écouter et d’agir selon ses suggestions. Dans tous les cas, ne vous laissez pas leurrer.
On ne peut pas éliminer complètement l’ennemi intérieur. Mais ça ne veut pas dire qu’il y a rien à faire contre lui.
Il y a d’abord à prendre conscience que vous n’êtes pas lui, et qu’il n’est pas vous. L’ennemi a beau jeu tant qu’on ignore sa présence. On est d’autant plus manipulable qu’on prend sa voix pour la nôtre : démasqué, il perd une partie de son pouvoir. Cette voix perfide qui vous souffle ses conseils empoisonnés n’est pas vous, n’est pas votre ça, n’est pas votre intuition, n’est pas votre conscience. Ne faites pas l’erreur de vous identifier à lui.
Mais cette prise de conscience ne suffit pas. Maintenant que vous savez que l’ennemi intérieur est là, comment faire pour lui reprendre le contrôle de votre existence ?
Car si vous êtes profondément et durablement déprimé, c’est qu’il a réussi son coup : il tire vos ficelles, il vous a mis sous ses pieds. En lui reprenant les commandes, vous allez non seulement vous réapproprier votre vie, mais vous libérer de plusieurs tonnes de tristesse, d’amertume et d’angoisse : si vous étiez au septième sous-sol, vous allez enfin voir le jour.
Pour affaiblir l’ennemi intérieur, pour reprendre le pouvoir à cet usurpateur, le programme est simple. Il faut :
1/cesser de l’écouter, de le croire et de lui obéir ;
2/Ecouter, croire et suivre l’autre voix… celle de l’ami intérieur.
Car chaque être humain est accompagné par deux instance : l’une conseille le courage, la patience, la recherche, les efforts, l’optimisme, la gentillesse ; l’autre conseille de piquer une colère, d’insulter ceux qu'on aime, de sauter par la fenêtre du troisième étage, etc. Plus on se met à l’écoute de l’une de ces instances, plus elle parle fort ; plus on suit ses conseils, plus elle en donne ; plus on lui obéit, plus elle devient exigeante.
Si vous n’entendez que la voix de votre ennemi, c’est que vous lui êtes soumis depuis longtemps. Du coup, la voix de votre ami est un chuchotis rare et presque imperceptible. Pour baisser le volume de la voix toxique, vous devez monter le volume de la voix bienveillante.
Je me souviens d’une période où je me sentais profondément déboussolée et paniquée. Pour d’innombrables raisons, ma raison recommençait à vaciller (à cette époque j’avais déjà eu un épisode de délire). C’est alors que j’ai lu je ne sais plus où cette fable : « Un vieux sage indien dit à son jeune disciple : En toi, il y a un loup et un ange qui se livrent à un combat sans merci. A ton avis, lequel va triompher ? Le disciple ne trouve pas la réponse. Le sage finit par la lui donner : celui qui va gagner le combat, c’est celui que tu nourris. »
La vérité contenue dans ces quelques lignes m’a calmée. J’ai senti que ma vie n’était pas complètement hors de mon contrôle, que je ne serai pas broyée par une machine infernale comme de la viande. J’ai compris que, pour ce qui importait le plus, j’avais le choix, et que je l’avais tous les jours : le choix de nourrir le loup ou l’ange.
Le loup, vous l’avez reconnu, c’est l’ennemi intérieur ; l’ange, c’est l’ami intérieur. Chaque être humain est, chaque jour, libre d'écouter l'un ou l'autre, de suivre les conseils de l'un ou de l'autre.
Souvenez-vous que vous n’êtes pas seul.
L’ennemi intérieur ne vous quitte pas d’une semelle. C’est lui qui vous a guidé jusqu’à la dépression et c’est lui qui, s’il le peut, vous mènera jusqu’au suicide – et c’est vous qui avez accepté de le suivre, par inconscience de son existence et de ses véritables desseins. L’ami intérieur est aussi là, tout près de vous. Lui ne veut que votre bien. Il dépend de vous de le nourrir, comme il dépend de vous d’affamer l’ennemi.

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