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11 août 2012

"Courage, fuyons !" (à propos du stress, des soucis, et de la différence entre les deux.)

En furetant sur Internet à la recherche de citations pour "Le Petit Livre Qui Apaise" (en vente en kindle, mais je cherche à l'enrichir), je suis tombée, dans google books, sur un livre sur le stress qui commence plus ou moins ainsi :

"Un homme poursuivi par un tigre tombe du haut d'une falaise. Il se raccroche dans sa chute à un petit buisson. Au dessus de lui, le tigre grogne, et en dessous, il aperçoit un autre tigre, tout prêt à le dévorer... Suspendu entre la vie et la mort, il sent sous sa main droite la racine du buisson qui cède lentement. A portée de sa main gauche, se trouve un fraisier aux jolis fruits rouges : il saisit une fraise, la déguste avec délice, et s'exclame : "Succulente, vraiment succulente !" avant de tomber entre les griffes du tigre.
Même s'il n'est plus là pour nous révéler son secret (comment a-t-il fait pour rester aussi serein ?), le comportement de ce pauvre diable illustre un point très important : même dans des circonstances stressantes, on peut ne pas être stressé. En dernière analyse ce ne sont pas les évènements extérieurs qui déterminent si nous sommes ou non stressés : c'est quelque chose qui se trouve à l'intérieur de nous-même."

Eh bien je ne suis pas d'accord.

Enfin disons qu'il y a beaucoup trop de raccourcis et d'approximations dans ce (hum) raisonnement...

OUI, il est des individus fort rares qui, à l'approche de la mort, coincé entre deux tigres, font preuve d'une insouciance impressionnante. Ce sont des cas exceptionnels - des cas plus bizarres qu'admirables.

Il y a aussi un individu qui est capable de tourner sa tête à 180 degrés... ça ne veut pas dire que tout le monde peut l'imiter !

Mais de là à dire que ce ne sont pas les évènements extérieurs qui déterminent si nous sommes ou non stressés...

Je suis pour la responsabilisation de chacun, vous le savez bien cher lecteur si vous suivez ce blog, mais il ne faut pas non plus raconter n'importe quoi.

Alors pour commencer à y voir plus clair, faisons la différence entre "le stress" d'une part et "les soucis" de l'autre.

Il y a... "se faire du souci" - et là on voit bien que l'individu est responsable : c'est lui qui se fait du souci à lui-même.
Et il y a..."être stressé" - et là, l'individu subi quelque chose qui vient plutôt de l'extérieur.

Compte tenu de cette différence, on peut distinguer trois cas :

- L'individu qui se fait du souci dans des circonstances paisibles : il s'invente des problèmes qui ne sont pas là.
- L'individu qui, compte tenu de sa personnalité, est dans une situation stressante pour lui : la pièce ronde dans le trou carré.
- L'individu qui est dans une situation qui serait stressante pour n'importe qui.

Prenons quelques exemples...

Les contrôleurs aériens ont un métier objectivement stressant. S'ils font une erreur, des avions se percuteront et il y aura des morts.

Une femme au foyer a un métier objectivement pas stressant : faire la cuisine, le ménage, changer bébé, lui faire des risettes, accueillir son mari... ne sont pas des activités angoissantes. Cette femme au foyer n'est pas stressée : elle se fait du souci, nuance !

Entre les deux, que dire du prof idéaliste qui se retrouve confronté à l'hostilité et à la médiocrité de sa hiérarchie ?... Il est une pièce ronde dans un trou stupidement carré : sa situation est stressante parce que c'est CETTE situation et parce que c'est LUI. Un autre prof - qui se fiche de ses élèves, qui ne voit son métier que comme un gagne-pain, qui fait ami-ami avec son proviseur, etc. - ne sera pas stressé. Faut-il pour autant le prendre pour exemple ?...

Pour échapper au stress, ce prof idéaliste ne doit pas se changer lui ; il doit changer de situation (des cours particuliers seraient probablement plus adaptés) et peut-être de métier, car de nos jours, l'idéalisme n'a pas de place dans l'éducation nationale.

Poursuivi par un tigre, la solution n'est pas de manger des fraises, mais de courir vite.

La terre est vaste, et pour échapper à une situation stressante, il faut parfois avoir le courage de fuir.

1 commentaire:

  1. Il arrive qu'on ne sache pas si une danger et bien réel ou c'est notre imagination qui nous joue des tours, ça engendre une confusion extrêmement désagréable. Fait-il fuir ou persévérer et insister ? On reste comme ça immobilisé et indécis en y perdant beaucoup d'énergie.

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