Pauvre et heureux ?

C'est drôle comme je peux recevoir des commentaires contradictoires sur ce blog...

L'autre jour, j'en ai reçu un débordant d'indignation.

Le message : je ne pense plus qu'à vendre mes bouquins et à gagner de l'argent, c'est vraiment décevant ! On peut très bien être pauvre et heureux... D'ailleurs on ne résout pas ses problèmes d'argent en répétant comme un zombie "je suis riche" mais plutôt en luttant collectivement contre l'injustice de notre société...
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Puis, le lendemain, une femme qui pense au suicide parce qu'elle peine à gagner sa vie a laissé un autre commentaire. La pauvreté la ronge à petit feu ; elle n'en peut plus.

Peut-on vraiment résoudre ses problèmes financiers en luttant collectivement contre l'injustice ?

Demandez à tous ceux qui dépensent leur énergie dans les associations et les manifestations si leur engagement politique a amélioré leurs finances.
Leur moral, peut-être.
Leurs finances, certainement pas.

Personnellement, je ne pense pas qu'on puisse "très bien" être pauvre et heureux.
On peut difficilement...
On peut sous certaines conditions...
On peut dans certaines circonstances...
On ne peut pas "très bien".

Mais la vérité est trop désagréable pour être dévisagée de face. Alors certain(e)s lui tournent le dos : "on peut très bien être pauvre et heureux... ce n'est pas du tout contradictoire, au contraire !"

Si ce n'est pas contradictoire, pourquoi dit-on "ô, mon pauvre" à quelqu'un qui a du chagrin ?

On ne lui dit pas "ô, mon riche!"
On lui dit "ô, mon pauvre!"

"pauvre de" signifie "qui manque de..."
Être pauvre, c'est manquer de quelque chose : les besoins du "pauvre" ne sont pas satisfait.
Est-ce que c'est lorsqu'on manque de ceci ou de cela qu'on peut "très bien" être heureux ?

Ce que je vous dis là vous agace peut-être... comme si je remuais le fer dans la plaie (d'argent) sans apporter aucune solution. Mais des solutions, il y en a, et il ne tient qu'à vous de les utiliser. La première étape n'en est pas moins de reconnaître qu'il y a un problème. Avez-vous déjà réfléchi à tout ce que le manque d'argent vous empêche d'être et de faire ? Et si c'est le cas, pourquoi acceptez-vous cette limite ? Pourquoi ne cherchez-vous pas à la dépasser ?

Oui, je sais...

Dissonance cognitive : d'un côté, vous souhaiterais (conditionnel) améliorer votre situation financière, et de l'autre vous méprisez l'argent et détestez ces "cochons de capitaliste".
Cette contradiction interne vous paralyse.
Elle vous gardera à jamais prisonnier de la pauvreté, si vous la laissez faire.