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22 octobre 2010

La Peur d'ëtre déçu (réponse à une objection)

Ne craignez vous pas que si la personne n'atteint pas ses fameux objectifs qu'elle s'est fixée, elle soit déçue et ne retombe dans la déprime ?

Bonne question.

J'ai constaté à mainte reprise que la peur d'être déçu (qui est une variante de la peur de l'échec) est l'un des principaux obstacles, voire le principal obstacle, qui empêchent les gens de se lancer à la poursuite de leurs rêves.

Ils se disent : " Si je me fixe des objectifs élevés, si je sors mes rêves les plus fous et les plus personnels du placard, que je donne tout ce que j'ai pour les atteindre, et que j'échoue lamentablement, alors je serais horriblement déçu et je ne m'en remettrais jamais... je préfère le statu quo, je préfère rester comme je suis. Qui ne risque rien, ne perd rien."

Ce raisonnement, qui peut sembler plausible de loin quand on n'a jamais essayé de réaliser ses rêves, n'est en réalité qu'un sophisme qui ne correspond à aucune réalité, mais c'est assez difficile à démontrer. Je vais tout de même essayer, car cette peur de la déception est vraiment très répandue (et très nocive).

Supposons qu'au lieu de "atteindre ses objectifs" et "réaliser ses rêves" on parle de "apprendre l'espagnol".

La question ainsi transformée se formulerait comme suit :  Ne craignez vous pas que si la personne ne réussit pas à apprendre l'espagnol comme elle l'avait décidé, elle soit déçue et ne retombe dans la déprime ?

Vous noterez que la question paraît déjà beaucoup plus bizarre... Et pourtant, c'est la même question.

Car il n'y a aucune différence entre "atteindre ses rêves" et "apprendre l'espagnol". D'abord parce que, pour certaines personnes, apprendre l'espagnol est un rêve ; ensuite parce que, même pour des objectifs plus compliqués que celui-là, il y a un apprentissage progressif et des efforts à fournir.

Supposons donc que la personne essaie d'apprendre l'espagnol, et laisse tomber au bout de deux trimestres. Dans le pire des cas, elle est toujours plus proche de son objectif (apprendre l'espagnol) que si elle n'avait pas commencé. 

C'est la même chose pour n'importe quel rêve qu'on cherche à réaliser : le fait même d'essayer rapproche du but. 

Si donc, on s'aperçoit qu'on n'a pas pris la bonne route, ou que celle-ci sera plus longue que prévue, on n'est pas déçu parce qu'on sait (et qu'on sent) qu'on est de toute façon plus proche de son but qu'avant d'avoir commencé.

Autrement dit, le fait d'essayer de réaliser ses rêves rapproche de ses rêves - même quand on "échoue".

D'ailleurs, qu'est-ce que ça signifie, "échouer" ? Qu'est-ce que ça signifie "ne pas atteindre ses objectifs" ?

à quel moment peut-on savoir qu'on n'a pas atteint ses objectifs ?

La tête qui n'est pas coupée peut toujours espérer porter un chapeau...

Autrement dit, tant qu'on vit, tant qu'on agit, et tant qu'on ne se décourage pas, on n'a aucune raison de croire qu'on n'arrivera pas à atteindre ses objectifs.

Par contre, quelqu'un qui ne fait rien est SÜR de ne pas atteindre ses objectifs et de ne pas réaliser ses rêves.

Et c'est là que la mentalité commune me pose problème : comment peut-on préférer la certitude de perdre, à une forte probabilité de gagner ?

Mais en réalité, le calcul ordinaire est encore moins sage que ce choix-là... 

Car quand on se laisse arrêter par la peur d'être déçu (ou la peur de l'échec), on choisit l'échec, on choisit la déception.

Quoi de plus décevant qu'une vie toujours en retrait, qu'une existence jamais vécue, tissée "Si j'avais..." ?

Elle est peut-être plus acceptable pour ceux qui croient à la réincarnation, mais quand même...

Quand on renonce à ses rêves parce qu'on n'a peur de ne pas réussir à les atteindre, on est sûr de ne pas les atteindre. Est-ce que ce n'est pas plus grave que de ne pas être sûr de les atteindre ?

Entre la certitude de mourir demain, et la possibilité de vivre demain, tout le monde choisirait la seconde option.

Alors pourquoi, entre la certitude de rater sa vie en laissant mourir ses rêves, son enthousiasme et son originalité, et la possibilité (et même la certitude) de réussir sa vie en poursuivant ses rêves, en avivant son enthousiasme et en donnant libre cours à sa personnalité, tant de gens préfèrent la première option ?

La réponse qui me vient à l'esprit est : PARESSE.

Ne rien faire n'est pas fatiguant ; courir après ses rêves demande du souffle et de l'endurance. 
 
 


 




 

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