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01 juin 2010

Comment couper le cordon avec son psy

Supposons que vous voyez un psychanalyste depuis plusieurs mois. Vous n'avez constaté aucun progrès, aucun mieux chez vous - ce que vous avez constaté, c'est des recrudescences d'angoisse. Vous pensez qu'il vaut mieux que vous mettiez un terme à cette thérapie si peu thérapeutique.

Jusqu'ici, tout est logique.

Mais voilà... Il y a quelque chose - quelque chose d'indéfinissable - qui vous arrête, qui vous empêche de quitter votre psychanalyste. Quelque chose qui vous ligote obscurément à son divan, à son silence. Une espèce de charme, ou de sort, ou de mauvais sort...

Comment le briser ?

Comment couper le cordon avec votre psychanalyste ?

C'est le sujet de cet article.

1.Une hésitation bizarre


Pour commencer, étonnons-nous. Lorsque votre plombier aggrave la fuite qu'il était sensé réparer, vous n'êtes pas tenté pour un sou de lui confier encore une fois vos robinets et vos tuyaux. Comment se fait-il que vous soyez tenté de confier encore une fois vos états d'âme et vos pensées à un professionnel qui, lui aussi, abîme ce qu'il est sensé réparer ?...

Vous allez me dire que ce n'est pas du tout la même chose - et c'est vrai, ce n'est pas du tout la même chose.

Mais pourtant, c'est aussi un peu la même chose.

La relation qui vous unit à votre psy est commerciale. Vous lui donnez votre argent, il vous donne un peu de son temps et (en théorie) beaucoup de son aide. Vous lui achetez quelque chose, il vous vend quelque chose. Donc s'il ne remplit par sa part du contrat, c'est-à-dire s'il ne vous aide pas, vous n'avez vraiment aucune raison de continuer à remplir la vôtre, au moins que vous ne vous considériez comme son mécène - et encore, en tant que mécène, vous pouvez lui envoyer des chèques par la poste sans lui rendre visite.

Mais peut-être que vous ne voyez pas les choses ainsi... peut-être qu'à vos yeux, la relation qui vous unit à votre psy n'est pas commerciale.

Dans ce cas, je vous propose de confronter votre perception de la situation à la réalité en cessant de payer votre psy.

(Si vous n'arrivez vraiment pas à couper le cordon, c'est d'ailleurs un excellent moyen pour qu'il le fasse à votre place.)

Arrêtez de payer votre psy, et voyez comment la relation évolue : si elle reste exactement la même, c'est qu'elle n'est pas commerciale. Si elle se dégrade brutalement et s'interrompt, c'est qu'elle était commerciale.

Peut-être que l'argent que vous donnez à votre psy ne représente pas grand chose à vos yeux. Vous avez peut-être un rapport très distancié à l'argent. Mais tout le monde n'est pas comme vous. Il y a des gens aux yeux de qui 10 euros représente une somme importante - et ces gens-là ne sont pas forcément pauvres.

Enfin, là, je sors un peu du sujet...

Juste pour dire que votre relation avec votre psy est commerciale, et qu'il est donc tout à fait étonnant que vous ayez du mal à la couper, sachant que vous n'y trouvez pas votre compte, alors que c'était pourtant bien ce que vous y cherchez : vous y cherchez votre intérêt.

2.Drogue et secte

Mais en même temps, ce n'est pas étonnant du tout.

La psychanalyse est à ranger avec la cocaïne et le cannabis : elle crée une accoutumance et une dépendance. Quand on prend de la psychanalyse trop longtemps, le sevrage devient difficile. Plus on attend, plus il est ardu. Vient un moment où il devient quasiment impossible.

On peut aussi comparer la psychanalyse à certaines Prépa prestigieuses (Hypokâgne par exemple), qui déstabilisent complètement leurs élèves. Lorsqu'ils en sortent, ils sont complètement névrosés et passent ensuite toute leur vie à regretter l'époque glorieuse où ils étaient en prépa. Ou encore, on peut comparer la psychanalyse à la scientologie ou une secte satanique  : il est très facile d'y entrer, y rester coûte cher à tous points de vue, en sortir est difficile et compliqué.


3.Un cordon ombilical

Pour vous aider à couper le cordon, examinons de plus près la nature du lien obscur qui vous ligote à votre psychanalyste.

Ce cordon est-il un cordon ombilical ?

Dans la mesure où votre psychanalyste vous pousse (soit ouvertement, soit subtilement) à reporter sur le dos de vos parents la responsabilité de tous vos malheurs, qu'il vous incite à couper tout lien d'amour avec eux... oui. Le psychanalyste se pose en père ou mère de substitut. Les vrais étaient ratés, vous dit-il ou vous suggère-t-il, mais lui, lui incarne à merveille le Père ultime, c'est-à-dire le Père céleste : il comprend tout, il sait tout, et il en dit le moins possible, pour que vous continuez à croire qu'il comprend tout et qu'il sait tout...

Dire adieu à votre psy, c'est dire adieu à un père divin - ou plutôt à un similacre de père divin.

Mais tant que vous ne voyez pas que ce n'est qu'un leurre, l'adieu est difficile, presque impossible.

4. Un étranger dans votre for intérieur


Quand vous étiez petit, vous faisiez complètement confiance à vos parents : de même, aujourd'hui, la relation psychanalytique vous a conduit à faire de plus en plus confiance à votre psy. C'est inévitable : elle a été conçue dans ce but. En vous livrant au jeu des libres associations devant lui, c'est-à-dire en pensant à haute voix, vous lui avez donné accès à l'intimité de votre conscience. Parce que vous avez agi comme si vous lui faisiez aveuglément confiance, vous avez été conduit à lui faire aveuglément confiance. Nos choix ont une répercussion directe sur nos dispositions mentales. Soit vous refusiez de jouer le jeu, soit vous le jouiez selon les règles établies par Freud : vous avez accepté de jouer le jeu, et la conséquence, que vous n'aviez pas prévu mais qui était inévitable, c'est que vous vous êtes largement ouvert à votre psy. Vous l'avez fait entrer dans une zone qui, en principe, reste strictement privée. Votre conscience est votre for intérieur, et ce for est aussi un fort : vous avez fait entrer un autre dans votre château.

Couper le cordon est difficile, parce que cette personne, ce psy, est devenu une partie de vous. Vous l'avez laissé entrer au cœur même de vos processus mentaux.

4. Une relation asymétrique


L'inverse n'est pas vrai.

Vous n'êtes pas devenu une partie de votre psy. Vous ne l'avez pas écouté penser à haute voix pendant des heures. Vous ne savez rien de sa vie personnelle, rien de sa vie sexuelle. Vous n'avez aucun accès à ses rêves. Vous n'avez aucune influence sur ses choix.

Regarder en face l'assymétrie de la relation devrait vous aider à la couper.

Vous vous sentez peut-être coupable de quitter votre psy, mais lui ne se sent pas coupable de prendre votre argent sans vous aider (ou pire, en vous enfonçant dans votre mal-être). Vous êtes dépendant de lui, il n'est pas du tout dépendant de vous. De même, le fournisseur de drogue n'a pas besoin du drogué qui lui en réclame - si ce n'est financièrement...

5. Confiance et méfiance

Conclusion (incomplète et provisoire), si vous voulez couper le cordon qui vous relie à votre psychanalyste, vous devez apprendre à vous méfier de lui.
Quelqu'un vous a-t-il trahi par le passé ?
Une catégorie de personnes vous inspire-t-elle une méfiance viscérale ?
Réfléchissez à tous les points communs que vous pouvez trouver entre cette personne ou ce groupe de personne, et votre psy.
Quand vous aurez trouvé cinq points communs, vous serez sur la bonne voie.

6. Des livres pour redevenir libre

Savoir, c'est pouvoir, dit-on.
C'est l'un des proverbes les plus profonds et les plus sages qui soit.
Plus vous en saurez sur la psychanalyse, plus vous en serez libre. De plus, quand vous serez éclairé, vous pourrez aider d'autres personnes en les détournant de la sombre impasse psychanalytique.
Je vous conseille Le livre noir sur la psychanalyse (livre extrêmement riche et excellent - sauf un très court chapitre de publicité mensongère pour les antidépresseurs qu'il suffit de sauter), les illusions de la psychanalyse (très bon livre écrit par un ex-psychanalyste aux idées claires), et Mensonges freudiens (une biographie de Freud qui le montre sous son vrai visage - dommage qu'il ne parle pas de ses meurtres). Le crépuscule d'une idole est aussi un très bon livre sur Freud.

17 commentaires:

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  2. Et pourquoi ne pas les laisser faire leur choix ?
    Peut être n'arrivent-ils pas à se débarrasser de leur psy car au fond ils n'en n'ont pas envie
    Bien sûr qu'il y a un passage où on se dit que ça fait plus de mal que de bien, mais ne prônez vous pas la persévérance dans la recherche du bien être ?
    Toutes vos pensées sont-elles devenues roses du jour au lendemain car vous l'aviez décidé ?
    Chaque personne a son rythme, certains sont prêts plus vite que d'autres à se remettre en question et d'autres ont besoin de temps.
    Ce sur quoi je suis d'accord : il faut laisser le temps faire son oeuvre
    vous critiquez les psy, mais vous même, n'êtes vous pas plus intrusif qu'un psy en voulant vous mêler de la vie des autres ?
    Vous leur dites comment réagir alors que vous ne connaissez même pas leur histoire qui est différente de la vôtre
    Je respecte votre envie d'aider, mais vous faites ce que vous critiquez : vous cherchez à influencer les autres en guidant leurs actes et leurs pensées

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  3. En réponse au commentaire précédent, je ne vois pas en quoi Lucia est intrusive. Elle décrit une situation qui est vraie. Peut-être est-ce cela qui est difficile à accepter. Quand on a passé beaucoup de temps et dépensé beaucoup d'argent dans une psychanalyse pour des résultats minimes, voire inexistants.
    Il est acquis que l'on reproduit avec un psychanalyste la relation que l'on a avec ses parents. D'où peut-être la difficulté à couper le cordon: cela réveille notre culpabilité.
    Peut-être que si on dépense beaucoup d'argent pour une psychanalyse, c'est aussi parce qu'on pense que, soi-même, on n'a pas de valeur (par définition, quand on est déprimé!). Et là est aussi la raison pour laquelle il est si difficile de rompre: nous sommes dans une dépendance dans laquelle nous pensons que le psychanalyste à quelque chose de plus que nous, un savoir, une force, une indépendance, etc. Et on paie pour qu'il nous en donne un peu. Avoir l'illusion qu'on est écouté peut être précieux, mais ce qu'écrit Lucia, à savoir que la relation est déséquilibrée et que le patient est installé dans une dépendance, est vrai. Il est important de le comprendre. N'est-il pas dangereux de laisser un inconnu juger de sa propre existence et de ses propres choix alors que l'on se trouve en situation de faiblesse? Il y a des psychanalystes sincères, là n'est pas la question.
    La question est: est-ce que le bien-être peut venir d'une psychanalyse? Vous pensez que oui, alors que le sens du post de Lucia est de montrer qu'il existe un gros doute... Que recherche-t-on vraiment dans une psychanalyse: à être bien? ou à tout comprendre, "se connaître en profondeur" (quel désespoir!)? A tout expliquer à travers le prisme d'une doctrine?
    Lucia laisse le choix à ses lecteurs de la lire ou de ne pas la lire. C'est vous qui venez consulter son blog. Vous en êtes libre.
    Elle prône la persévérance dans la recherche du bien être, mais là, elle montre que le chemin de la psychanalyse ne lui semble pas aller dans le bon sens. Libre à vous d'adopter son opinion ou non. Il est vrai qu'il y a une question de rythme: il faut du temps pour comprendre ce que l'on veut vraiment et s'autoriser à le faire. Lucia ne se mêle pas de votre vie. C'est vous qui venez sur son blog! Elle ne fait que partager généreusement son expérience et ses réflexions au sujet de la dépression. Rien d'autre. Elle ne prétend pas connaître votre histoire. Parfois, elle essaie de comprendre, de se mettre à la place de la personne qui a des problèmes différents des siens. Vous êtes vraiment très influençable si vous vous sentez manipulée par la lecture d'un texte que personne ne vous force à lire!

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  4. Caroline merci beaucoup pour ce commentaire...

    J'ajouterai que tout thérapeute et tout écrivain s'emploie volontairement involontairemetn à influencer ses patients ou lecteurs, donc l'essentiel est de savoir si cette influence est constructive au long terme, ou nocive au long terme.

    On peut très bien tirer un réconfort éphémère et trompeur d'une lecture ou d'un thérapeute, de la même manière qu'on peut tirer un réconfort éphémère et trompeur d'un verre d'alcool.

    C'est en prenant en compte son évolution générale, et en prenant du recul, qu'on peut savoir si l'influence en question est positive ou négative.

    Est-ce que, dans l'ensemble, on se sent mieux ou pire qu'avant de commencer (la thérapie, la lecture) ?

    Régine dit : "Bien sûr qu'il y a un passage où on se dit que ça fait plus de mal que de bien"

    Mais ce ne me paraît pas si évident...

    ça ne va pas de soi, qu'il y ait un passage (de la thérapie ou de la lecture) où l'on se dit qu'elle fait plus de mal que de bien.

    Supposons qu'on soit en couple, et qu'on se dise à un moment donné "cette relation me fait plus de mal que de bien"...

    Cette pensée-là n'est pas si automatique, pas si universelle chez les personnes en couple pour qu'on ne lui accorde aucune importance, aucune signification.

    Quand on se dit "ceci (peu importe quoi) me fait plus de mal que de bien", la pensée suivante ne devrait pas être "bien sûr que je pense ça, ça ne signifie rien" mais plutôt : "pourquoi je pense ça ? C'est louche. Creusons."

    Il faut savoir écouter son intuition et ses propres pensées - sans les suivre aveuglément, certes, mais le minimum est de les prendre au sérieux.

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  5. Oui, il est difficile de prendre au sérieux son intuition quand on est dépressif. D'autre part, dépressif ou non, nous nous protégeons tous énormément. Il me semble que c'est ce qui transparaît dans le message de Régine.

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  6. moi j'aime bien discuter avec des gens qui n'ont pas la même opinion que moi, je trouve cela enrichissant
    je n'ai jamais dit que lucia cherchait à m'influencer, je dis juste que je ne suis pas d'accord
    lorsque mesdames vous allez sur un forum et que vous donnez votre opinion, qui peut être différente de celles des autres, vous n'agressez pas, vous vous exprimez
    je pensais que les blogs étaient fait par les gens pour exprimez une opinion, et pour provoquez des réactions en accord ou pas avec ces dernières
    disons que moi, j'ai plus l'impression que les livres conseillés par lucia sont plus un mode d'emploi pour penser, alors que la psychanalyse vous fait découvrir ce que VOUS avez envie de penser

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  7. Bonjour Régine,

    vous pensez donc que la psychanalyse vous influence moins dans votre manière de penser, que les livres que je vous conseille ?...

    Mais la psychanalyse est une idéologie comme les autres.

    C'est aussi un système de croyance ; la seule différence, c'est que le thérapeute la présente de façon beaucoup plus progressive : un tout petit bout après un tout petit bout, etc.

    La différence est dans la manière dont cette idéologie "passe" (d'une manière extrêmement discrète), alors que lorsqu'on lit un livre, n'importe quel, on est comme qui dirait "obligé" de comprendre qu'on se fait influencé...

    C'est un peu la même différence qu'il peut y avoir entre un ami qui vous donne son avis de façon explicite et carré (= un livre) et un autre ami qui vous écoute attentivement sans rien dire, et ne vous influence que par des sourires, des haussement de sourcils, des questions ouvertes, des remarques très générales (= un psychanalyste lors d'une psychanalyse).

    Le second n'a pas l'air de nous influencer mais il nous influence autant (ou probablement beaucoup plus) que l'autre...

    La psychanalyse est une idéologie, un mode d'emploi de l'existence, au même titre que tous les livres que je vous conseille.

    La seule vraie question, c'est : est-ce que ce mode d'emploi est utile ?

    Est-ce que c'est le "bon" mode d'emploi ?

    C'est-à-dire celui qui nous permet de mieux utiliser l'appareil ?

    Telle est la question.

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  8. c'est intéressant, mais ce qui me gène ce sont la teneur des livres conseillés
    je ne les ai pas lu,, mais ai lu les 4ème de couverture

    j'ai l'impression que l'on y fait pas face à soi, à ses angoisses et qu'on oriente vers un mode de vie "l'argent fait le bonheur" "comment devenir riche pour être heureux"

    je n'ai absolument pas cette philosophie dans la vie

    pour moi cela consisterait à dire que si on ne s'en sort pas (qu'on ne devient pas riche) c'est qu'on ne l'a pas voulu

    la recherche du bonheur "oui" par les livres ou la psychanalyse

    mais ne craignez vous pas que si la personne n'atteint pas ses fameux objectifs qu'elle s'est fixée, elle soit déçue et ne retombe dans la déprime ?

    les amis et la famille, en général, vous disent ce que vous avez envie d'entendre, ils vous confortent dans un rôle de victime, ce que ne fera pas le psy

    et le livre n'est pas votre ami, il ne vous connaît pas (le psy non plus d'ailleurs car il ne connaît que ce que l'on veut bien dire)

    les livres peuvent aider, mais je pense que , quand bien même on ne fini pas la psychanalyse car ça ne nous apporte plus, on aura quand même eu la démarche de se remettre en cause à la base, et si la psychanalyse ne vous a pas "guérie", elle vous aura fait prendre conscience que la réponse au bonheur était en vous.

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  9. Bonsoir Régine,

    je n'ai pas bien compris si vous pensez que "si on ne s'en sort pas (qu'on ne devient pas riche) c'est qu'on ne l'a pas voulu", ou le contraire ?

    Pour ce qui est de "la réponse au bonheur est en nous", ça me paraît à la fois évident, et très discutable...

    Car si vous voulez dire par là que le bonheur ne se trouve que par une démarche personnelle et un effort sur soi (effort d'introspection, de réflexion et de volonté), je suis bien sûr d'accord, mais si vous voulez dire par là qu'on n'a pas besoin de ressources (idées, moyens, conseils, etc.) puisés à l'extérieur, ça me paraît complètement faux.

    Pour être heureux nous avons besoin de satisfaire nos besoins, et notre nourriture (spirituelle, matérielle, etc.), nous la trouvons hors de nous. Qui peut être heureux en mourant de faim, de soif, de manque d'amour ou de manque de sens ?

    Mais encore faut-il la chercher, cette nourriture, et la chercher au(x) bon(s) endroit(s).

    Les êtres humains ne sont pas des îles, ni des dieux auto-suffisants qui n'ont besoin de rien ni de personne.

    Nous avons un certain nombre de besoins, autrement dit, nous dépendons du monde extérieur pour survivre, mais aussi pour vivre.

    ça ne veut pas dire que nous sommes sans liberté, sans choix, ou condamnés à mendier notre pitance, mais ça veut dire que notre bonheur est à chercher.

    Il ne suffit pas de se tourner vers l'intérieur de son moi pour le trouver, ce bonheur...

    Il faut aussi se tourner vers l'extérieur, ne serait-ce que pour y récupérer les bonnes idées et les bonnes informations qui nous manquent, et qui nous permettront par la suite d'obtenir du monde extérieur ce dont nous avons besoin.

    Quant à la question sur les objectifs, je vais y répondre dans un post.

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  10. Bonjour Lucia,

    Pour répondre à la question, je ne suis pas d'accord avec le fait que " si on ne s'en sort pas , on ne l'a pas voulu".

    Je pense effectivement que la réponse au bonheur est en soi.

    Personnellement, j'ai fait la démarche moi-même d'aller voir un psychanalyste.
    Je n'avais pas de problème de dépression, donc personne ne m'a forcé à faire la démarche.

    C'est assez drôle car la plupart de vos propos sont des choses que j'ai découvert moi même en allant chez le psychanalyste (la notion de choix par exemple)

    Personnellement, j'aime beaucoup lire mais je dirais : attention !

    J'ai récemment lu un livre sur "éduquer sans punir" et je dois dire que quelqu'un qui n'a pas de recul sur soi, et donc de recul sur l'extérieur, pourrait "boire" un peu trop les paroles de l'auteur.
    Sortir des chiffres ou des situations de leurs contextes, c'est dangereux. Tous les jours, les médias le font.

    Je trouve que lire ce livre ne m'a pas "appris" à mieux éduquer ma fille, mais m'a appris qu'avoir plusieurs sons de cloches s'était mieux.

    Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, car en ayant plusieurs opinions sur le sujet, cela m'a permis de me construire MA propre opinion sur l'éducation que j'avais envie d'appliquer.

    Toute ma vie, j'ai appris en écoutant mes parents, mes profs, sans vraiment avoir de sens critique, je buvais ce que l'on me disait.
    Mon mari m'a libérée en me laissant penser !
    Et depuis que je vais chez le psychanalyste, j'ai l'impression que enfin, je suis moi.

    Je suis contente d'être tombée par hasard sur votre blog, car même si nous ne sommes pas d'accord sur la psychanalyse, j'ai appris en discutant avec vous, que cela me convenait pour l'instant mais qu'il y avait d'autres voies et d'autres voix.

    Il faut s'ouvrir au monde extérieur, mais surtout ne jamais s'oublier SOI.

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  11. je viens de lire vos derniers posts d'octobre, ne pouvant laisser de commentaires sur ceux là, j'écris ici.

    Vous êtes forte pour détourner les expressions.

    Ce qu'il faut savoir c'est que tout le monde n'a pas le recul nécessaire pour se fixer des objectifs raisonnables, et puis savent-ils vraiment ce qu'ils veulent, ou copient-ils les rêves des autres ou ceux qu'on leurs rabâchent à la tv ?

    L'argent ne fait effectivement pas le bonheur surtout si ce que vous cherchez c'est l'amour par exemple.

    L'argent contribue à organiser une vie, on en a besoin car le système économique et social actuel ne permet pas de se priver totalement d'argent.

    Et puis, si on accepte 30€ à son anniversaire, c'est pas non plus accepter la fortune de bill gates !

    Il y a une différence entre vouloir de l'argent pour réaliser son rêve, et croire que seul l'argent fera son bonheur.

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  14. Chère Régine,
    je me permets de vous répondre une fois encore. Il est tout à fait louable de vouloir discuter. Cependant, il me semble que vous ne comprenez pas l'intérêt de ce blog. Vous le dites vous-même: vous n'êtes pas dépressive. Vous avez un mari respectueux qui vous aime et vous traite d'égal à égal. Vous avez une petite fille. Vous faites une psychanalyse parce que vous aimez creuser des thèmes sur vous-même, parce que vous êtes une femme évoluée. Vous rendez-vous compte de la chance que vous avez? Bien sûr, vous avez des problèmes comme tout le monde, mais vous, vous vous posez des questions chez un psychanalyste pour les ... disons : "travailler".
    Ce blog s'adresse plus particulièrement à ceux qui sont si dépressifs qu'ils n'arrivent à rien faire, ceux qui vivent dans un chaos et qui n'arrivent pas à construire leur vie comme vous. Sont-ils idiots pour autant? Ce blog s'adresse (il me semble) à ceux à qui on (les médecins, les psychiatres, l'Etat, la télévision, ...) fait croire que la solution pour aller mieux, ce sont les anti-dépresseurs et si on a le temps et les moyens, une petite psychothérapie (ce qui est bien mais n'est pas suffisant). Il me semble que sur ce blog, Lucia essaie d'aider les gens à prendre leur vie en main. Elle essaie d'ouvrir des portes, de faire comprendre aux gens, sans mièvrerie, qu'il y a des raisons d'espérer. Vous ne niez pas que la lecture est bénéfique. La "bibliothérapie" l'est encore plus: lire et relire, méditer sur ce qu'on lit, le ruminer, l'élaborer (comme on fait chez le psychanalyste, mais cette fois, tout seul!). Ce blog est un outil pour se faire du bien, au même titre que les livres qu'il conseille. Ce ne sont pas des chefs-d'œuvre de finesse, mais ils ne prétendent pas l'être: ce sont des OUTILS PRATIQUES. Ils sont comme la branche à laquelle on s'accroche quand on est en train de se noyer. Même les livres sur l'argent ne sont pas à prendre au premier degré: ils montrent qu'en changeant notre disposition d'esprit, nous pourrons arranger des problèmes qui nous paraissent insolubles. Un livre n'est pas un "père de substitution", ce n'est pas un gourou. On le prend, on le jette. Et les personnes qui fréquentent ce blog et qui lisent les livres qu'il conseille sont aussi capables de sens critique. Pourquoi ne leur faites-vous pas confiance?
    La psychanalyse est sans doute une construction très subtile, mais il me semble qu'elle n'est pas le meilleur moyen pour surmonter une dépression. Je suis d'accord avec Lucia. D'autre part, cela reste une construction, justement, ce n'est pas "la vérité", même si les concepts psychanalytiques imprègnent maintenant tous les domaines de la vie courante.

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  15. Bonjour Caroline,

    merci encore pour ton avis... Je n'aurais pas été capable de légitimer aussi bien l'existence de mon blog !

    Pour rebondir sur le sujet des livres concernant la richesse, je trouve extrêmement dommage que tant de gens méprisent l'objectif "richesse".

    Car - tant qu'on est décidé à n'utiliser que des moyens éthiques pour s'enrichir - cet objectif est l'un des plus puissants et des plus transformateurs, des plus constructifs (au niveau de la personnalité) qui soient...

    Je le mettrais presque au même niveau que l'ohjectif relationnel "amour/amitié/bonnes relations avec les autres", qui est tout de même encore plus essentiel.

    D'ailleurs, les deux sont plus liés et complémentaires qu'il n'y paraît : pour devenir riche, il faut être (ou devenir) capable d'établir de bonnes relations avec les autres.

    Au fond, l'objectif de la richesse, c'est l'objectif du pouvoir, et qui ne veut pas plus de pouvoir ?

    Quel intérêt d'être faible, impuissant, incapable de s'aider soi-même et d'aider les autres ?

    Quel intérêt de vivoter dans un boulot que l'on déteste et qui n'apporte aucune contribution réelle à l'humanité ?

    Être riche c'est avoir le pouvoir d'aider un ami dans le besoin, de donner pour une cause, de visiter un pays dont on rêve, d'échapper à la foule du métro, au stress des contraintes, et d'une manière générale, d'organiser sa vie à sa guise et d'agir dans le bon sens.

    être pauvre, c'est inversement être pieds et poings liés, ne pas disposer de son propre temps, ne pas avoir les moyens de protéger sa santé (le bio coûte cher, et pour s'installer à la campagne il faut en avoir les moyens) ni sa tranquillité d'esprit, ne pas avoir les moyens de se cultiver à sa guise (les livres coûtent cher), ne pas avoir les moyens de s'occuper correctement de ses enfants (on les laisse à garder parce qu'on doit travailler pour manger)... etc.

    Alors bien sûr, beaucoup de gens se contentent d'appartenir à la classe moyenne (ni riche ni pauvre), mais dans une période de crise comme celle-ci, c'est une position très précaire. La classe moyenne s'érode et disparaîtra bientôt.

    Au lieu de manifester pour sauver sa retraite, ou en plus de manifester pour sauver sa retraite, pourquoi ne pas se donner pour objectif de devenir suffisamment riche pour ne plus avoir besoin des "cadeaux" de l'Etat ?

    (Qui ne sont pas vraiment des cadeaux, j'en ai conscience...)

    La plupart des gens rêvent vaguement d'être riches, et éprouvent un ressentiment diffus contre les riches, tout en refusant de se donner la richesse pour objectif - n'est-ce pas paradoxal ?

    Ils oublient que le cerveau est un organe conçu pour atteindre des buts, et que lorsqu'on s'est mis en tête un objectif (quel qu'il soit), on peut l'atteindre, parce que notre cerveau est conçu pour ça.

    D'une manière générale, je trouve que les gens (et surtout les gens qui vont mal, y compris moi avant) ont tendance à se donner des objectifs qui n'en valent pas la peine, et à négliger les objectifs qui changeraient complètement leur vie pour le mieux.

    Ils dépensent toute leur énergie pour planifier leur vacancesn ou pour se perfectionner dans un hobby anecdotique, ou pour se faire refaire les seins, ou pour se disputer avec les membres de leur famille, ou pour médire de leurs amis, ou pour râler contre leurs conditions de travail, ou pour aller au cinéma, ou pour visiter des musées et jouer les touristes...

    Et ne dépensent par contre AUCUNE énergie pour devenir riche, pour trouver ou garder l'amour, pour construire une vie de famille satisfaisante, ou pour découvrir le sens de leur vie, ou pour faire de leur passion leur travail, ou pour résoudre leurs problèmes psychologiques.

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